La vie littéraire, comme l’école et la santé, semble survivre à vitesses multiples. Ces derniers mois les excitations virtuelles sur les prix littéraires ont pris beaucoup (trop?) de place sur la toile: combien de blogs ont adopté le principe starac/vittel votez: éliminez ?? A noter : de nombreuses réactions à l’annonce du dépôt de bilan des éditions Al Dante, stigmate d’une (triste) réalité économico-éditoriale. On parla moins de la disparition de la revue Lignes dirigée par Michel Surya…Puis pas plus de la fin de Léo Scheer (cause de ces clés sous portes) et par conséquence des éditions Comp'act d’Henri Poncet et depuis quelques jours Farrago serait à son tour en grande difficulté, je reste sans mot. Un poète me disait alors: nous ne sommes pas vendables, nous n’intéressons personne si ce n’est nous même et encore…Ce qui m’attriste encore davantage, c’est la petitesse de (s) (certains) débats, d’écoles et de réseaux: c’est à qui se réjouira et à qui défendra, mais oui, alors instaurons un système de vote: pour Al Dante tapez 1! pour Lignes tapez 2! pour Farrago tapez 3….Pour moi, une disparition reste une place vacante, et une absence, un silence inadmissible qui ressemble de trop près à une censure. Le Sofa tente de préserver son indépendance et ce n’est pas chose facile, le noyautage est une pratique chère aux littérateurs.
     Pour ce numéro, qui veut témoigner d’un réel désir associatif, d'une mobilisation partisane en faveur de la lecture et de l'écriture, je suis particulèrement heureuse d’accueillir la voix, la violente douceur, d’Edith Azam (une vidéo de sa lecture à Lodève est visible/audible sur le site de Philippe Boisnard, www.libr-critique.com).
Pour des raisons techniques, le texte de Nicolas Tardy, (que nous accueillons sur notre Sofa avec un grand plaisir) est en écoute sur son propre site , mais le Sofa s’engage à bientôt vous permettre d’entendre des voix…
Alors oui! La diffusion sur le web reste un espace de liberté mais quand je l’écrivais en avril je n’en prenais pas la mesure, ni la mesure de la difficulté à contenir cette liberté, à préserver une innocence intellectuelle et relationnelle.
    Je remercie particulièrement 1. Julien Blaine pour son texte, mais aussi pour toute sa longue carrière de lecture et son implication dans la découverte des jeunes voix et la diffusion de la poésie en général, et 2. Tom Reisen pour son écriture qui nous ouvre une fenêtre sur l’Europe et l’expérience littéraire par-delà la littérature expérimentale : quand un certain clacissisme peut devenir "subversif", tant son travail sur la langue me bouleverse...
     Petit flash back sur le festival Sonorités qui nous a offert cette année un programme d’une rare qualité, et une diversité pour laquelle, malheureusement le public montpellierain ne semble pas prêt; le Sofa s’engage à poursuivre son soutien à cette manifestation et à cette équipe.
     Petit clin de pouce et coup d’œil à Mathieu Brosseau qui lance ce mois-ci le blog littéraire http://www.plexus-s.net.

      Et grand Merci à tous nos contributeurs, amis et lecteurs, Bonne année 2007 à tous!

S.D.